Cette dette que nous règlerons tous…

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Depuis ce jeudi 1er août 2024, le monde vit à crédit. Et pas n’importe lequel. Oubliez celui que vous avez contracté à la banque pour l’achat de votre maison, de votre voiture, pour vous équiper… Le chargé de clientèle ne va pas vous harceler pour le règlement de vos échéances. L’huissier ne viendra pas superviser la saisie de vos biens parce que vous ne pouvez plus payer. Rien de tout cela. Concernant ce dû, vous pouvez vous reposer sur vos lauriers.

Par contre, ce qui devrait hanter nos nuits et qui paradoxalement n’inquiète pas grand monde parmi les 8,2 milliards d’âmes qui peuplent la terre, c’est que cette dette ne cesse de grossir au fil des ans et l’on continue à avaliser les conditions de souscription aussi salées soient-elles. Pourtant, nous la paieront collectivement. Chaque âme qui respire sur cette terre, sans exception, y contribuera. Il y va de son oxygène, de sa (sur)vie !

Ce crédit, cette lourde dette, l’humanité la doit à la planète qu’elle use et abuse. Aujourd’hui, 1er août, c’est en effet « le jour du dépassement », c’est-à-dire que cette date marque le jour d’épuisement des ressources naturelles que la terre est capable de régénérer en un an. Autrement dit, en sept mois, l’humanité a consommé ce que la planète est capable de produire en ressources en une année. L’année comptant douze mois, le calcul de l’ampleur de la dette est vite fait.

Ce constat établi, une conclusion sans ambages s’impose : nous suçons la planète jusqu’à la moelle. En surconsommant! Et comment nous surconsommons? En polluant la terre à coup d’engrais, de pesticides, pour qu’elle produise plus qu’elle ne doit. Pourtant, elle vit selon un cycle qui lui est propre que nous nous évertuons à ignorer, avides de consommer toujours plus que de besoin.

A cette entreprise destructrice de la terre en surface, nous avons ajouté une autre en profondeur, en pompant l’eau dans les entrailles de la terre. Nous siphonnons tout pour étancher notre soif démesurée de toujours gagner plus et servir un modèle capitalistique qui a la mondialisation comme marché.

Après cette terre au cycle de vie entamé et à l’eau pompée plus que de raison, nous avons entrepris de polluer le ciel, par la transformation des produits issus de la surexploitation des ressources. Industries, transports… tous nos secteurs participent à l’entreprise de démolition de la couche d’ozone. Comme si cela ne suffisait pas, nous raclons les océans… Partout sur cette terre, l’humanité a métamorphosé le naturel, avec une insolente désinvolture, créant des déséquilibres qui risquent de nous être fatales.

Cette machine infernale que l’humanité a mise en branle et à laquelle elle s’accroche, menace vertigineusement son existence. Le cataclysme est annoncé par les climatologues depuis des décennies. Mais ils semblent prêcher dans le désert. Nous nous entêtons à scier la branche sur laquelle nous sommes assis.

La planète est poussée à bout. Essorée, elle a besoin de recouvrer l’équilibre qui nous permet, nous autres humains, de vivre sainement. Et la pandémie du coronavirus (COVID-19), qui a secoué le monde récemment, a cela de très instructif : elle nous a démontré que nous allions plus vite que la musique ; elle nous a obligé à nous arrêter pour évaluer le chemin parcouru et voir si nous empruntions la bonne direction. Ajuster et réajuster nos modes de vie, dans le strict respect de ce que la planète peut nous offrir. A défaut, le plus petit de ses éléments viendra nous rappeler que nous avons une dette à payer et que nous sommes dans l’obligation de régler nos échéances.

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