Dans son rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme au titre de l’année 2022 présenté le 3 août 2023 à Rabat, l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) a pointé du doigt la violation des droits des immigrés et demandeurs d’asile dans le Royaume.
L’Association Marocaine des Droits Humains faisait face à la presse, jeudi 3 août 2023 à Rabat pour présenter son rapport portant sur l’année 2022. Dans son document d’une douzaine de pages, l’AMDH a consacré une partie à l’évaluation des droits des immigrés et des demandeurs d’asile au Maroc.
« En ce qui concerne la situation des droits des immigrés et des demandeurs d’asile au Maroc, l’année 2022 a été une année tragique à plusieurs niveaux. Elle a été marquée par la violation du droit à la vie de dizaines d’immigrés et de demandeurs d’asile. La tragédie qu’ont connue les frontières entre Nador et l’enclave occupée de Melilla le vendredi 24 juin 2022 restera gravée dans les esprits de tous les défenseurs des droits humains », souligne l’AMDH.
L’association reconnue d’utilité publique regrette qu’au moins « 27 demandeurs d’asile y ont perdu la vie suite à l’intervention brutale et violente des forces de l’ordre marocaines et espagnoles ; 76 autres sont toujours portés disparus ; et 87 ont été arrêtés et jugés pour de lourdes charges lors d’un procès dans lequel les conditions d’un procès équitable n’ont pas été remplies ».
D’après l’ONG de défense des droits humains, une enquête internationale devrait avoir lieu pour définir les coupables et les déférer devant la justice.
Dans son rapport, l’AMDH affirme également que « les déportations forcées de migrants de Nador et de la région du nord vers des zones reculées à l’intérieur ou au sud du Maroc ou vers la frontière maroco-algérienne n’ont pas cessé. Elles sont souvent accompagnées de maltraitance, de pillage des biens (appareils téléphoniques, argent) ».
Sur les droits économiques et sociaux des immigrés et des demandeurs d’asile, l’AMDH n’a pas manqué de saluer l’adoption par le Maroc d’une stratégie nationale sur la migration et l’asile depuis 2014 dans le but d’assurer une meilleure intégration des migrants et des réfugiés et de faciliter leur accès aux services publics. L’association déplore cependant que dix ans après la mise en place de cette stratégie, elle soit empruntée notamment par la lenteur et le manque d’efficacité dans sa mise en œuvre pratique.