Sur 1,4 milliard d’Africains, 600 millions n’ont pas accès à l’électricité, soit quasiment la moitié de la population du continent, selon les chiffres de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement…
L’accès à l’électricité est un véritable frein au développement en Afrique et pour cause, quelque 600 millions d’Africains sont dépourvus de cette ressource vitale pour toute économie.
Au cours d’un événement organisé par la Banque Mondiale, le 17 avril dernier, sur le développement de solutions et d’investissements nécessaires pour raccorder à l’électricité des millions d’habitants en Afrique et transformer les économies de la région, Ajay Banga, Président du Groupe de la Banque Mondiale a fait savoir que « 600 millions de personnes sur le continent africain n’ont pas accès à l’électricité ». « Pour moi, c’est inacceptable en 2024 : l’accès à l’électricité constitue un droit humain ; l’électricité constitue finalement le socle sur lequel repose l’accès à la santé, à l’éducation, à la possibilité d’innover (…). Il n’y a pas de solution à la pauvreté sans électricité… », a poursuivi Ajay Banga.
« Quand j’ai rencontré Ajay Banga pour la première fois après sa nomination, nous avons évoqué trois sujets : les problèmes électriques de l’Afrique, le développement de l’industrie africaine et la création d’emplois mais on ne peut pas créer d’emplois sans énergie et sans économie. L’énergie, c’est comme le sang dans notre corps. Une économie a besoin d’énergie parce qu’elle se développe au gré du développement de l’énergie. C’est la force vitale de l’économie, aucune économie ne saurait prospérer dans le noir… », a souligné, pour sa part, Akinwumi Adesina, Président du Groupe de la Banque Africaine de Développement.
30 milliards de dollars d’investissements
Pour résorber ce gap, la Banque Mondiale et la BAD se sont associées pour fournir de l’électricité à 300 millions de personnes en Afrique d’ici à 2030. Ainsi, 250 millions de personnes auront accès à des systèmes d’énergie renouvelable décentralisés ou à des réseaux de distribution grâce à la Banque mondiale tandis que la BAD permettra à 50 millions de personnes supplémentaires d’accéder à l’électricité.
À dessein, la Banque Mondiale précise que 30 milliards de dollars d’investissements publics seront nécessaires pour permettre l’accès à l’électricité à 250 millions d’Africains, notamment via l’Association Internationale de Développement (IDA), son institution en charge des dons et des prêts concessionnels aux pays à faibles revenus. De plus, les gouvernements devront mettre en place des politiques pour attirer l’investissement privé et réformer les services publics afin qu’ils soient financièrement sains et efficaces grâce à des mécanismes tarifaires protégeant les pauvres.