Fatou Sagna Sow, Candidate aux Législatives françaises pour la 9e circonscription

« Mettre mes compétences, au service d’actions qui ont un impact »

Temps de lecture : 5 minutes

Fatou Sagna Sow, Franco-Sénégalaise, est l’un des candidats aux prochaines élections législatives partielles qui permettront d’élire, du 24 au 29 mars (par voie électronique), puis les 2 et 16 avril prochains, le député représentant les Français établis à l’étranger notamment au sein de la 9e circonscription qui regroupe 16 pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest. Nous sommes allés à sa rencontre pour découvrir son parcours et aborder, avec elle, les réalités des Français de l’étranger.

Attaches Plurielles : Présentez-vous à nos lecteurs 

Fatou Sagna Sow : Je suis Fatou Sagna SOW, je suis candidate aux Elections Législatives Partielles pour le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest. Je suis avant tout maman de deux jeunes garçons, des jumeaux de 12 ans. Je suis juriste en droit des affaires avec une spécialisation en droit du multimédia et des systèmes d’informations mais également en droit bancaire et financier. Je suis née à Paris, j’y ai effectué mes études et j’ai travaillé dans des cabinets d’avocats parisiens avant de rejoindre successivement les directions juridiques de deux grands groupes bancaires français.  En 2016, je suis venue m’installer au Sénégal où j’ai travaillé au sein d’une ONG, ENDA Tiers-Monde, sur différents projets de développement économique. J’ai ensuite été nommée Conseillère Technique de la Présidente du Conseil Economique et Social et Environnemental (CESE), Mme Aminata Touré, ancienne Garde des Sceaux, ancienne Première Ministre du Sénégal. Aujourd’hui, j’exerce en tant que Consultante au sein de mon cabinet qui accompagne les investisseurs étrangers qui souhaitent s’installer au Sénégal, dans la sous-région et plus largement dans toute la circonscription. 

A.P. : Quels sont les défis, projets les plus marquants que vous avez eus à relever dans votre parcours professionnel ou politique ?

F.S.S : Au-delà de mon parcours professionnel dans le secteur privé, mon mandat de Conseillère Municipale à Mantes-la-Ville, dans l’ouest parisien a été une expérience très enrichissante. On apprend à gérer les territoires au plus près des administrés. Cela m’a permis d’en savoir plus sur les finances publiques, les questions de dynamisme économique, territorial, social, etc. Une expérience qui a beaucoup apporté à la femme politique que je suis aujourd’hui et je suis très reconnaissante des Mantevillois. Ensuite, mon expérience auprès de l’Etat sénégalais en tant que Conseillère Technique de la Présidente du CESE a également été très instructive. J’ai eu l’opportunité d’échanger et de travailler avec de très hauts dignitaires publics sénégalais, des partenaires techniques et financiers français, européens, entre autres, sur des questions de développement économique, et sur des sujets divers et variés. 

J’ai voulu servir les autres, mettre mes compétences, au service d’actions qui ont un impact.

A.P. : D’où vous est venue cette passion pour les affaires de la Cité ? 

F.S.S : Très jeune, en France, j’ai toujours été très active dans les milieux associatifs, au niveau des Yvelines. J’étais également membre actif d’une association qui a œuvré notamment pour le village d’origine de mes parents en Basse Casamance, au Sud du Sénégal. C’est une passion que j’ai cultivée déjà très jeune. Mon parcours au sein d’une grande formation politique sénégalaise m’a aussi ouvert les yeux sur des problématiques différentes de celles que je pouvais vivre en 2000, en tant que Parisienne évoluant dans des cabinets d’avocats. Et tout cela m’a fait réaliser que je pouvais être utile au-delà de mon activité professionnelle. J’ai voulu servir les autres, mettre modestement mes connaissances, mes compétences, au service de causes et d’actions qui ont un impact. Dans ce parcours, j’ai pu notamment accompagner de jeunes Mantevillois à participer, dans le cadre d’échanges sportifs, à différents défis un peu partout en France, leur permettre de sortir de leurs quotidiens et de montrer leurs talents. Cette appétence pour la collectivité m’a permis d’être élue conseillère municipale dans cette ville où j’ai grandi. Et depuis que je suis au Sénégal et donc dans cette 9e circonscription des Français de l’Etranger, ma passion pour la politique m’a suivie ; j’ai un parcours qui m’a permis de me forger et m’a beaucoup apportée en termes d’expérience humaine.  J’ai côtoyé les Français de la circonscription, et vivant ici, j’ai pu mieux comprendre ce qu’est la vie des Français de l’étranger avec toutes les facettes que cela implique, que vous soyez maman, entrepreneur(e), artiste… C’est un plaisir pour moi d’évoluer dans cette sphère politique de côtoyer mes compatriotes, de les écouter, de me battre à leurs côtés, pour faire bouger les lignes et c’est donc tout légitimement que je suis candidate aux élections législatives pour poursuivre ces combats, entourée d’une belle équipe dont notamment mon suppléant, César Nahounou, Président du Club des Investisseurs Franco-Ivoiriens et de la diaspora en France. L’expérience que nous avons acquise dans ces territoires nous permettra de poser les premières bases de ce qu’il convient de faire en termes de politique française pour accompagner nos compatriotes quelles que soient leurs sphères d’intervention.

A.P. : Quels sont les chantiers prioritaires que vous souhaitez adresser pour les ressortissants français établis dans le Maghreb et en Afrique de l’Ouest ?

F.S.S : D’abord, je voudrais me battre pour un meilleur accès à des services de base, notamment en matière de santé. Je pense aussi aux problématiques administratives en prenant l’exemple de celui du droit au compte, les banques françaises ne jouent pas le jeu malgré le dispositif légal et règlementaire en vigueur. Ce sont des sujets assez réguliers qu’il convient d’adresser assez rapidement pour nous permettre de vivre convenablement. 

Plus précisément, j’ai trois chantiers prioritaires. Tout d’abord, permettre aux Français d’avoir un droit au parrainage. Tous à notre niveau, nous contribuons à améliorer la coopération entre la France et les différents pays et territoires dans lesquels nous nous trouvons et à ce titre, la prise en compte de l’aspect humain, relationnel est primordiale. Ce droit au parrainage doit se faire dans le strict respect des lois en vigueur avec une possibilité de retrait de ce droit en cas d’abus. Cela nous permettrait de vivre beaucoup plus sereinement à l’étranger. 

J’aimerais défendre aussi le droit à une bourse beaucoup plus accessible pour les parents d’élèves dont je fais partie. Je pense notamment aux conditions d’octroi des bourses qui se basent aujourd’hui sur une procédure que je juge humiliante en réclamant aux parents des données comme les relevés de compte. Je défendrai le principe qu’il faut faire confiance aux parents, qu’on aille sur des principes déclaratifs sur l’honneur avec des mesures de vérification, a posteriori, de la véracité des déclarations.

Le 3e point que j’aimerais aborder concerne les entrepreneurs qui quittent la France et nouent des relations de partenariats économiques forts, et qui ne sont hélas pas assez visibles et du coup, pas suffisamment accompagnés. Malgré les dispositifs qui sont en place, je crois qu’il y a des choses qu’on peut faire différemment, à travers l’accompagnement de TPE et PME souvent livrées à elles-mêmes, qui évoluent dans des domaines très spécifiques comme l’environnement, avec la grande muraille verte qui est un projet fondamental pour l’avenir de la planète.  

La révolution africaine sera et doit être industrielle

A.P. : La question migratoire est aujourd’hui au cœur de l’actualité, en France, au Royaume-Uni et dernièrement en Tunisie. En tant que Franco-Sénégalaise et femme politique, que vous inspire tout cela ?

F.S.S : La question migratoire est malheureusement une question récurrente et tourne malheureusement autour de drames dans la Méditerranée. J’aimerais aussi la prendre sous l’angle positif. Moi-même qui suis enfant d’immigrés sénégalais en France, je vois tous les jours des parcours fabuleux d’intégration qui confère cette belle diversité à la France. Je pense que c’est une question à laquelle il faut se pencher avec beaucoup de sérieux en ayant une approche beaucoup plus scientifique qui permettrait de ne pas rester sur des idées reçues en termes d’origine des immigrés qui arrivent en France. Je pense qu’il y a des axes urgents à développer entre la France et les pays africains. Je pense notamment à des partenariats en matière d’industrialisation ; la révolution africaine sera et doit être industrielle. Il y a énormément de chantiers à mener, d’initiatives à développer pour permettre à cette jeunesse de vivre et de s’épanouir dans le continent convenablement. 

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Fatou Sagna Sow, Candidate aux Législatives françaises pour la 9e circonscription

« Mettre mes compétences, au service d’actions qui ont un impact »

  1. Réponses claires, précises, pertinentes sur tous les sujets évoqués et qui méritent l’approbation de toute l’Afrique
    Merci Fatou

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