FLAM, les écrivains magnifient un rendez-vous réussi !

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La première édition du Festival du Livre Africain de Marrakech, qui s’est tenue du 9 au 12 février 2023, a tenu toutes ses promesses… et ce ne sont pas les écrivains rencontrés sur place qui diront l’inverse.

Quatre jours durant, le public a vu défiler au Centre Culturel « Les étoiles de Jemaa El Fnaa », à Marrakech, des auteurs, universitaires, journalistes et artistes venus débattre et échanger autour de la littérature africaine.

« Je suis ravi d’avoir pris part à cette première édition, de voir autant de monde, autant d’écoute consciencieuse, respectueuse et même parfois passionnée… cela montre qu’il y a un besoin réel d’avoir ce genre de manifestations qui brassent à la fois plusieurs générations, plusieurs types de littératures. Et avoir des ancrages pareils sur le continent pour discuter de manière libre, avoir des désaccords dans la cordialité et la courtoisie est quelque chose d’essentiel », nous a expliqué Elgas (Sénégal), journaliste, écrivain et docteur en sociologie. Il est l’auteur de Un Dieu et des mœurs (Présence Africaine, Paris, 2015), Fadilou Diop, un Juste (Vives Voix, Dakar, 2021), Mâle Noir (Ovadia, Nice, 2021). Et de poursuivre : « Tout ce que je souhaite au Festival, c’est d’avoir une pérennité très longue et qu’on en retrouve dans d’autres pays parce que plus on multiplie ce genre de pôles de discussions, plus on touche à la pluralité nécessaire pour émettre des récits nouveaux ; ce qui m’a beaucoup plu, c’est de voir le mix générationnel et l’interconnexion entre les gens et surtout la sympathie légendaire de l’accueil marocain ».

L’espérance de la pérennité 

Cette première édition a en effet brassé plusieurs thématiques autour de l’Afrique et ses diasporas, avec un désir imminent de mettre en avant le dynamisme sans cesse renouvelé de la littérature africaine, de promouvoir les jeunes écrivains du continent et surtout de créer des ponts d’échange pour une meilleure intégration de l’industrie du livre en Afrique. 

Écoutez l’intégralité du témoignage de Blaise Ndala ici.

« Le Festival du Livre Africain de Marrakech est l’un de ces ponts qui devraient nous permettre de rallier, aux plans culturel et littéraire, deux univers qui sont contigus mais qui évoluent depuis trop longtemps en vase clos… »

« Pour nous les auteurs, ce sont des rendez-vous importants qui permettent d’être en contact avec le public, avec nos lecteurs. C’est l’occasion aussi de partager nos travaux, de rencontrer nos aînés en écriture. On espère que ce rendez-vous se pérennise et soit dupliqué dans d’autres capitales africaines pour créer des espaces d’échanges aux écrivains du continent », nous a confié Aminata Pagni (Côte d’Ivoire), Juriste, spécialisée en politiques migratoires, auteure de Impossible de rester (roman, Présence Africaine, Paris, 2019), Clameurs et litanies féminines (poèmes, Equinoxe, Saint Rémy de Provence, 2019) et Les pas du retour (à paraître aux éditions Vallesse, Abidjan, 2023). 

« Le Festival du Livre Africain de Marrakech est l’un de ces ponts qui devraient nous permettre de rallier, aux plans culturel et littéraire, deux univers qui sont contigus mais qui évoluent depuis trop longtemps en vase clos, dans ce que je pourrais appeler même une solitude entre le Maghreb arabo-musulman et l’Afrique subsaharienne où se déploient plusieurs langues, mais qui, culturellement, a quand même une certaine différence marquée par rapport à l’Afrique du Nord. Il y a donc très peu de vases communicants sur le plan littéraire, très peu d’activités rassembleuses et ce Festival va dans le sens de décloisonner ces deux univers, de tenter d’éroder ces deux solitudes, de manière à ce que les écrivains du continent ou de la diaspora qui viennent d’Afrique subsaharienne, comme moi, puissent connaître et échanger avec leurs pairs du Maghreb… », a renchéri Blaise Ndala (République Démocratique du Congo), auteur de J’irai danser sur la tombe de Senghor (L’Interligne, 2014), Sans capote ni kalachnikov (Mémoire d’encrier, 2017), Dans le ventre du Congo (Seuil/Mémoire d’encrier/Vallesse, 2021). 

Le temps d’un long week-end sous le ciel ensoleillé de la ville ocre, la littérature africaine a vibré, interrogé, interpellé et sensibilisé, pour porter haut la flamme d’un héritage culturel et littéraire qui ne cesse d’évoluer et de s’imposer.

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