Abdellah Sajid, importateur de produits alimentaires ivoiriens

« Les Marocains sont des consommateurs curieux »

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Rencontré à la 1ère édition de l’Afro Food Fest qui s’est déroulée le 20 mai dernier à Casablanca, Abdellah Sajid est un des rares importateurs de produits alimentaires subsahariens au Maroc. Malgré les difficultés logistiques et celles liées aux normes, il s’est lancé dans l’Afro Food Business et nous parle de son expérience.

Attaches Plurielles : Comment vous est venue l’idée d’importer des produits ivoiriens au Maroc ?

Abdellah Sajid : J’ai eu cette idée en travaillant avec des Ivoiriens dans un cabinet de conseil et souvent, ils apportaient des plats de chez eux pour le déjeuner. Je m’y suis intéressé et j’ai découvert bien après qu’il y avait du business autour de la gastronomie ivoirienne à Bab Marrakech, à Oulfa, à Sidi Maarouf et que beaucoup de gens appréciaient cela. C’est ainsi que j’ai décidé de me lancer.

A.PL. : Depuis quand avez-vous lancé votre activité et comment se porte-t-elle aujourd’hui ?

A.S. : Je me suis lancé en septembre 2022 et jusqu’ici tout se passe plutôt bien. Nous sommes présents dans cinq villes marocaines et nos clients sont très satisfaits. Dans un futur proche, nous envisageons de ramener plus de produits.

A.PL. : Quels sont justement les principaux produits que vous importez de Côte d’Ivoire ?

A.S. : Pour l’instant, nous importons de l’attiéké et du riz mais nous prévoyons de ramener du placali (une pâte de manioc fermentée, généralement accompagnée d’une sauce gombo, NDLR), des épices comme l’akpi (épice au goût très prononcé utilisée pour les cuissons chaudes et pour aromatiser le poisson et les volailles, NDLR), le soumbara (appelé moutarde africaine, NDLR), le djoumblé (poudre de gombo séchée, NDLR), les cubes Jumbo. Nous sommes en train de finaliser un contrat avec l’usine Jumbo en Côte d’Ivoire. Nous prévoyons de ramener également de l’huile rouge et potentiellement des bananes plantains…

A.PL. : Est-ce que vous vous intéressez à d’autres marchés africains, autre que la Côte d’Ivoire, comme le Sénégal par exemple, qui compte une très forte communauté au Maroc ?

A.S. : Nous avons prévu de prospecter dans d’autres pays. Je prévois d’aller très prochainement à Dakar car nous sommes notamment intéressés par le Café Touba mais il y aura certainement d’autres produits. Je ne suis jamais allé au Sénégal et ce voyage me permettra de mieux connaître les produits locaux.

A.PL. : Vous avez également une marque de riz et vous proposez des prix moins chers que ce que se pratique sur le marché…

A.S. : Mon riz est parfumé au jasmin et cassé deux fois donc il est idéal pour des plats comme le thiep et le yassa. Nous vendons le sac de 25 kg à 450 DH, ce qui revient à 18 DH le kilogramme (contre 25 DH en moyenne pour le kilogramme de riz subsaharien sur le marché, NDLR).

A.PL. : Le business de l’Afro Food en est à ses prémices au Maroc. Comment voyez-vous son avenir ?

A.S. : Je suis convaincu qu’il a de belles perspectives au Maroc parce que la gastronomie des pays subsahariens est délicieuse et les Marocains sont des consommateurs curieux. Ils aiment bien tester de nouvelles choses.