Amina Eltmali, Fondatrice de MIND AI Africa

« L’intelligence artificielle, des enjeux considérables pour l’Afrique… »

Temps de lecture : 3 minutes

Dans un monde où les avancées technologiques redessinent les contours de notre quotidien, l’intelligence artificielle se retrouve au cœur de tous les débats. Attirant l’attention pour les opportunités d’innovation qu’elle propose, elle suscite également des interrogations quant à ses impacts. Nous avons rencontré Amina Eltmali, fondatrice de MIND AI Africa, pour explorer cette révolution technologique. Entretien.

Attaches Plurielles : Présentez-vous à nos lecteurs

Amina Eltmali : Je suis Amina Eltmali, entrepreneure franco-marocaine, passionnée par l’Afrique, ses cultures et son potentiel de développement. Forte de mon expérience de plus de 11 ans en Afrique de l’Ouest (Sénégal, Guinée Conakry) et au Maroc, j’ai fondé Yes We African, une entreprise dédiée à la valorisation de l’artisanat africain et à la promotion de l’intelligence artificielle générative éthique et responsable à travers Mind AI Africa. Mon engagement est de conjuguer tradition africaine et innovation pour un avenir où la technologie renforce les savoir-faire locaux et contribue au progrès social et économique.

A.PL. : L’intelligence artificielle est au cœur de tous les débats. Quels sont, selon vous, les enjeux de cette révolution technologique sur le continent ?

A.E. : L’intelligence artificielle représente une révolution technologique majeure avec des enjeux considérables pour l’Afrique. Elle offre des opportunités de développement accéléré dans de nombreux secteurs tels que la santé, l’éducation, l’agriculture et l’industrie. Cependant, l’adoption de l’IA soulève également des questions d’éthique, de souveraineté des données et d’emploi. Il est crucial de veiller à ce que l’IA soit mise au service du développement inclusif et qu’elle ne creuse pas encore plus les inégalités déjà très présentes en Afrique. Mon engagement face à ces enjeux est que la formation et l’information sont des clés pour que les Africains, quel que soit leur niveau, de formation puissent non seulement suivre, mais aussi influencer cette révolution.

A.PL. : Vous avez lancé Mind AI Africa, de quoi s’agit-il et quel rôle pensez-vous jouer dans la démocratisation de l’intelligence artificielle en Afrique ?

A.E. : Mind AI Africa est une initiative que j’ai lancée pour démocratiser l’accès à l’information et à la formation en IA générative. Notre mission est de créer une plateforme où les professionnels peuvent apprendre sur l’IA, ses applications et ses implications éthiques. Nous proposons aussi des formations en présentiel et à distance. Nous avons pour objectif d’équiper les entrepreneurs, les cadres et les employés des outils nécessaires pour qu’ils deviennent des acteurs de cette transformation numérique, et non de simples spectateurs. Dans cette optique, le site mindai.ma sera en ligne sous peu. Restez connectés !

L’IA est une formidable source d’innovation, capable de créer de nouvelles opportunités et d’augmenter la productivité des individus et des nations. 

 A.PL. : Qu’avez-vous envie de dire à celles et ceux qui pensent que l’intelligence artificielle mettrait en péril leurs activités ?

A.E. : Je comprends les préoccupations relatives à l’impact de l’IA sur l’emploi. Toutefois, il est essentiel de reconnaître que l’IA est aussi une formidable source d’innovation, capable de créer de nouvelles opportunités et d’augmenter la productivité des individus et des nations. Au lieu de la considérer comme une menace, nous devons l’adopter comme un outil précieux et nous adapter pour exploiter pleinement ses avantages. La formation, notamment en IA générative, et l’information continue sur les évolutions de l’IA sont cruciales pour transformer l’incertitude en opportunité. C’est là la mission de Mind AI Africa : permettre à chacun, même autodidacte, de détenir les clés pour s’épanouir dans le monde de demain.

A.PL. : Quelles recommandations pourriez-vous formuler pour la création d’un cadre qui favoriserait l’usage et la généralisation des outils d’intelligence artificielle en prenant en compte les éventuelles dérives que cela pourrait engendrer ?

A.E. : Pour favoriser un usage responsable de l’IA, je recommanderais :

1. Former les citoyens et les professionnels aux principes de l’IA générative pour qu’ils puissent comprendre et interagir avec ces technologies de manière informée ;

2. Établir des lois qui régissent l’IA. Cela fait écho aux récentes mesures prises par le président américain Joe Biden et aux discussions du Sommet sur la Sécurité de l’IA en Angleterre, auquel des pays africains tels que le Rwanda et le Kenya ont participé, soulignant la nécessité d’une réglementation qui protège tout en favorisant le progrès ;

3. Promouvoir des principes éthiques dans le développement de l’IA, y compris la protection des emplois, et le respect de la vie privée ;

4. Travailler avec d’autres nations pour partager les connaissances et créer des standards communs, tout en respectant la souveraineté et les spécificités culturelles de chaque pays ;

5. Encourager le développement de solutions d’IA locales qui répondent aux besoins spécifiques de l’Afrique et qui respectent ses valeurs et sa diversité culturelle.

Pour plus d’informations, contactez MIND AI Africa à l’adresse mindai.maroc@gmail.com ou consultez le site mindai.ma (prochainement en ligne).

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