FLAM 2024

Une célébration de la littérature et de la culture à Marrakech

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Marrakech a récemment accueilli la deuxième édition du festival du livre africain du jeudi 8 février au dimanche 11 février 2024. Un événement majeur célébrant la richesse de la littérature africaine et favorisant les échanges culturels entre auteurs et lecteurs. Fondé par l’écrivain Mahi Binebine, la journaliste Fatimata Wane-Sagna, l’universitaire Hanane Essaydi et l’entrepreneur Younès Ajarraï, ce festival transcende les frontières géographiques et linguistiques pour offrir une plateforme unique aux écrivains du continent.

Ce festival du livre africain à Marrakech va au-delà d’un simple rassemblement littéraire. C’est un événement qui célèbre la richesse et la diversité de la littérature africaine tout en privilégiant les échanges culturels et les rencontres entre auteurs et lecteurs. C’est l’occasion unique pour ces auteurs venus du monde entier de mettre un visage sur leurs lecteurs et de partager des discussions passionnantes avec ces derniers.

Cette année, le festival revient avec une édition encore plus ambitieuse offrant une plateforme unique pour explorer les multiples facettes de la créativité littéraire africaine à travers différentes discussions appelées « Palabres ».

Fatimata Wane-Sagna, l’une des organisatrices du festival, partage sa vision inspirante de cet événement phare. Pour elle, le festival est « un rêve d’un projet complètement fou » qui est né de la collaboration entre elle-même et Mahi Binebine. Ils ont constaté la nécessité de combler le fossé culturel et linguistique qui sépare souvent les communautés africaines.

La première édition du festival, organisée en un temps record de quatre mois, a été un succès retentissant. L’accueil chaleureux et l’enthousiasme du public ont dépassé toutes les attentes, avec la présence d’auteurs venus de tous horizons. Cette année, le festival s’attaque à un nouveau défi en explorant les univers des écrivains africains, mettant en lumière la diversité et la richesse de leurs œuvres.

Au centre culturel Les Étoiles de Jemaa El Fna, le festival a été marqué par une série d’activités captivantes. Parmi celles-ci, une librairie éphémère a permis aux participants de rencontrer leurs auteurs préférés et de se faire dédicacer des livres, tandis qu’une exposition photographique intitulée « From Douar Shanty to New-York » de Mourad Fedouache a captivé l’attention avec ses images saisissantes de la vie à Sidi Yahya Al Gharb.

Il est intéressant de confronter les récits des jeunes écrivains et des écrivaines qui ont une vision différente et des gens plus âgés qui ont un vécu différent, parce que c’est dans cette confrontation que les gens vont voir une once de vérité et de quelque chose qui va leur parler.

Une portée universelle

L’un des moments marquants de l’événement a été la leçon inaugurale donnée par l’écrivain sénégalais Souleymane Bachir Diagne. Il a souligné l’importance historique du panafricanisme et son rôle crucial dans le processus de décolonisation. Selon ce professeur de philosophie à l’Université de Columbia à New York, il est essentiel de reconnaître que le Sahara n’a jamais été une barrière entre deux mondes, mais plutôt un territoire traversé par des routes transsahariennes, servant de point de contact entre différentes cultures. Il a également insisté sur la nécessité de reconstruire l’histoire intellectuelle de l’Afrique afin de mieux comprendre notre passé et ainsi façonner notre avenir de manière éclairée.

Un café littéraire, animé par des intervenants tels que Khalid Lyamlahy, Louis-Philippe Dalembert, Wilfried N’Sondé et Nassuf Djailani, a également offert une discussion animée sur le thème de « l’écriture pour la dignité ». Modéré par Stéphanie Gaou, la fondatrice de la librairie, Les Insolites, la discussion était riche en émotions où chacun des intervenants a pu définir le mot dignité selon son expérience et leurs pays d’origine d’Haïti, au Congo en passant par Mayotte et le Maroc.

Invité d’honneur au festival, le philosophe et sociologue français Edgar Morin, a rappelé à quel point l’Afrique avait contribué à la culture mondiale.

Le choix de Marrakech comme lieu de rencontre pour le festival est significatif. Bien que la ville soit souvent associée à son statut de capitale culturelle, elle n’est pas toujours considérée comme un centre de littérature africaine. Cependant, Fatimata Wane-Sagna et Mahi Binebine ont délibérément choisi Marrakech pour montrer que la littérature africaine transcende les frontières géographiques et linguistiques, et qu’elle peut trouver sa place dans n’importe quel contexte.

Cette célébration de la diversité culturelle de l’Afrique est un pas de plus vers une meilleure compréhension et une coopération accrue entre les peuples du continent. Et comme le précise Fatimata Wane-Sagna : « Il est intéressant de confronter les récits des jeunes écrivains et des écrivaines qui ont une vision différente et des gens plus âgés qui ont un vécu différent, parce que c’est dans cette confrontation que les gens vont voir une once de vérité et de quelque chose qui va leur parler ».

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