Depuis plusieurs mois, et notamment ces derniers jours, le Sénégal vit dans une sorte de terreur qu’elle n’a jamais connue, du plus lointain que je me souvienne, sur fond de bataille politique. Le pays de la Téranga, réputé pour sa stabilité, sa démocratie, son sens du dialogue, vit des jours sombres, au grand dam de la population, particulièrement de sa jeunesse, sur place et dans la diaspora.
D’abord, je partage la douleur des familles touchées par ces pertes en vies humaines. Ensuite, il est de notre devoir à tous d’élever nos voix pour que cesse au plus vite cette situation d’instabilité. Cela va au-delà des opinions partisanes, il s’agit de préserver la stabilité et la bonne marche du Sénégal par-dessus tout. Que chacun assume sa responsabilité ! Mais, de grâce faites en sorte que la situation ne dégénère pas. Il est de votre devoir, haute magistrature du Sénégal, d’écouter votre peuple, de panser son mal profond et de rétablir un climat social de paix et de sérénité, celui-là même qui fait notre fierté sous tous les cieux !
A quel moment en sommes-nous arrivés à autant de violence ? A quel moment a-t-on eu besoin de couper le réseau Internet des concitoyens sénégalais, bloquant toute possibilité d’expression, d’échanges, de transactions… Depuis plusieurs jours, nous qui sommes loin, sommes terrifiés par ce qui se passe chez nous, mes pensées vont notamment à ceux qui vivent la situation sur place, reclus chez eux, la boule au ventre, craignant de voir débarquer chez eux des individus masqués, armés, prêts à semer la terreur.
Le jeu en vaut-il la chandelle ? Des intérêts politiques quelconques valent-ils la peine d’allumer un brasier dont on ne mesure pas les conséquences ? Tout cela à quel prix ? Des vies humaines, du sacrifice d’une jeunesse qui a du mal à voir le bout du tunnel, qui a besoin de s’accomplir et qui ne trouve refuge que dans la manifestation de son désarroi.
Nous ne pouvons pas rester de marbre face à une telle situation, nous ne pouvons pas laisser notre cher pays sombrer dans la violence, la restriction des libertés et l’intolérance.
Nous ne pouvons pas nous taire, nous avons tous un devoir de parole !
