Brahima Keïta, un homme de réseau

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Féru de livres, d’exploration de nouvelles idées et d’innovation, l’Ivoirien Brahima Keïta est Contrôleur Interne et Compliance Officer dans une institution financière à Casablanca, filiale d’un grand groupe bancaire panafricain. Il est également Président du Réseau Professionnel Ivoirien des Diplômés du Maroc. Faisons connaissance.

Âgé de 28 ans, Brahima Keïta est arrivé au Maroc, il y a 5 ans, pour y poursuivre ses études. Son Master en audit et contrôle de gestion en poche, il est en charge de la Supervision du Contrôle Interne des filiales bancaires internationales au sein de Attijariwafa Bank avant de rejoindre, en tant que Contrôleur Interne et Compliance Officer, BMCE Capital Investments, la filiale spécialisée en capital investissement du Groupe BANK OF AFRICA. « J’ai choisi le Maroc, d’abord pour la qualité et l’accessibilité de ses formations universitaires… », explique Brahima qui est resté dans le Royaume après ses études pour « apprendre des institutions bancaires qui sont une référence dans le secteur au niveau africain ».Celui qui, petit, était passionné de sport et du ballon rond en particulier, trouve aujourd’hui satisfaction, en plus de son métier, dans les livres, dans l’exploration de nouvelles idées mais aussi dans l’accompagnement de ses pairs. 

Une passion pour les livres…

Brahima Keïta est passionné de lecture depuis son adolescence. « Au lycée, je passais la majeure partie de mon temps libre à lire des romans d’auteurs africains tels que Seydou Badian, Amadou Kone, Ahmadou Kourouma, Fatou Keita, avant de découvrir des auteurs d’autres continents », précise-t-il. Cet univers lui permet de s’évader, d’aller à la rencontre de l’autre et lui a fait découvrir des chefs-d’œuvre tels que « Monnè, outrages et défis » de l’écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma. « Ce livre m’a marqué par son style très particulier qui relate la rencontre entre le peuple Malinké et les colons. Il enseigne beaucoup sur la culture africaine et est pour moi une leçon de résistance, de courage et de persévérance. », souligne-t-il.

… et pour l’innovation financière

Nous souhaitons apporter à nos cadets des conseils quant au choix de leur carrière professionnelle.

Sa casquette financière n’est pas en reste. En effet, Brahima s’intéresse particulièrement au financement de l’économie qu’il juge essentiel au développement du continent. « Le taux de bancarisation et l’accès au financement en Afrique restent très faibles. Selon une étude de la Banque Africaine de Développement, seulement 34% des adultes en Afrique ont un compte bancaire contre 94% en Europe et en Amérique du Nord », fait-il remarquer. Et d’ajouter : « Ce faible taux s’explique souvent par l’inadaptabilité des conditions bancaires à la population africaine, ce qui crée une grande majorité d’exclus bancaires. Les services financiers mobiles, par exemple, ont connu justement une croissance rapide en Afrique ; ce qui permet de réduire le fossé financier en Afrique. » Pour lui, « l’innovation financière est une planche de salut qui permettra donc à une très grande partie de la population du continent d’avoir accès aux divers services financiers et bancaires, ainsi qu’aux différentes offres de crédit pour le développement des TPE/PME ainsi qu’un accès facile et rapide aux marchés financiers internationaux ».

La casquette RIDD au service de l’intégration

Son expérience, son parcours, ses compétences, Brahima Keïta les met au service des jeunes diplômés ivoiriens du Maroc en sa qualité de Président du Réseau des Ivoiriens Diplômés du Maroc (RIDD). En effet, ce réseau professionnel a pour objectif de créer un cadre propice d’intégration des profils ivoiriens dans les écosystèmes économiques marocain et ivoirien. « Le RIDD Maroc est en phase de démarrage comparé à d’autres pays comme la France ou le Canada. En tant que président, mon rôle est la définition de la vision et la supervision des activités du RIDD. Nous menons plusieurs activités notamment des salons de rencontres de professionnels pour encourager le partage d’expériences et d’opportunités… Nous organiserons très bientôt un grand forum d’orientation de nos cadets encore étudiants ; nous souhaitons leur apporter nos conseils quant au choix de leur carrière professionnelle. », explique Brahima Keïta. Le RIDD est représenté dans 10 pays : au Maroc, au Sénégal, en Russie, en France, au Canada, aux États-Unis, au Burkina Faso, en Afrique du Sud, en Ukraine et en Chine.

Le Maroc, terre d’opportunités

Pour Brahima Keïta, le Maroc offre de plus en plus d’opportunités d’intégration des jeunes diplômés avec une nette amélioration notée ces 5 dernières années. « Les options, autrefois limitées après la diplomation des étudiants, sont aujourd’hui plus variées », constate le Contrôleur Interne et Compliance Officer. « Il est possible d’envisager une carrière professionnelle dans les meilleures entreprises du Royaume.  D’ailleurs, le RIDD Maroc compte aujourd’hui une centaine de membres professionnels qui performent dans les 20 premières grandes entreprises du Maroc », conclut-il.

Portrait chinois

  • Si vous étiez un roman, vous seriez ? : « Monnè, outrages et défis » d’Ahmadou Kourouma,
  • Une couleur ? Bleu,
  • Un style musical ? Musique mandingue,
  • Un plat ? Sauce aubergine.

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