Le Maroc a été frappé par un puissant séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter, dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre, ayant fait plus de 1.000 morts à l’heure où nous écrivions ces lignes. De Marrakech en passant par Agadir et Casablanca, récit d’une nuit de terreur.
Les habitants de plusieurs villes du Maroc ont ressenti la secousse tellurique de magnitude 7, la plus puissante jamais enregistrée au Maroc, partie de la province d’Al Haouz au Sud-Ouest de Marrakech, le vendredi 8 septembre, quelques minutes après 23 heures.
À Marrakech, grande ville la plus proche de l’épicentre, la panique s’est emparée des habitants face à l’intensité de la secousse qui a fait trembler les murs d’immeubles et fait s’écrouler des maisons et autres bâtiments de cette cité touristique.
Babacar Sarr est un Sénégalais vivant à Marrakech. Contacté par nos soins, il décrit l’atmosphère ayant suivi la première secousse. « Je m’étais un peu endormi mais dans mon sommeil peu profond, j’ai senti les murs bouger. Il m’a fallu quelques secondes pour réaliser ce qui se passait. J’ai rassemblé la famille et nous sommes descendus de notre immeuble par les escaliers, je n’ai pas les mots pour décrire la secousse tellement elle était intense », affirme Babacar. Une fois dehors, il se rend compte que tous les habitants de son quartier avaient la même idée. Il décide alors de prendre sa voiture pour aller s’abriter dans un parc, loin des immeubles d’habitation. « Beaucoup de gens ont passé la nuit dehors par peur des répliques. Avec ma famille, nous étions avec beaucoup d’autres Marrakchis dans un parc sécurisé et nous n’avons rejoint notre domicile que ce matin », poursuit Babacar.
Beaucoup de gens ont passé la nuit dehors par peur des répliques
À Agadir, à 250 kilomètres de Marrakech, cette ville qui a vécu en 1960 le séisme le plus meurtrier de l’histoire du pays avec 12.000 morts à l’époque, a également connu les mêmes scènes.
Peur que son immeuble s’écroule
Catherine Bidault y vit depuis plusieurs années. Face à la force de la secousse sismique, elle a eu peur que l’immeuble où elle habite ne résiste pas. « J’habite au 4e étage d’une résidence au centre-ville d’Agadir. J’étais endormie devant la télévision quand j’ai senti la secousse. Au début, j’ai gardé mon sang-froid, car ce n’était pas la première fois que cela arrivait à Agadir mais rapidement, les vibrations sont devenues plus intenses et là, j’ai eu peur que l’immeuble ne résiste pas. Je me suis dirigée vers la salle de bain ; on dit que les petites pièces résistent mieux, puis j’ai décidé de protéger ma tête sous la table ; les secousses ne s’arrêtaient toujours pas. Le tout a duré entre 30 ou 40 secondes, au moins », raconte Catherine.
Elle ajoute : « pendant la secousse, j’étais vraiment terrifiée. Mon cœur battait fort. Etant encore sous le choc, j’ai eu la lucidité de m’habiller, de prendre mon sac, une bouteille d’eau et des biscuits pour descendre à ma voiture. De nombreux voisins s’étaient déjà rassemblés sur un terrain vague près de la résidence. Beaucoup y ont passé la nuit. Il régnait une certaine appréhension, mais très vite, la solidarité a pris le dessus pour transformer ce moment en réconfort ».
Pour notre part, nous sommes sains et saufs, Dieu merci, mais aujourd’hui, toutes mes pensées et mes prières vont aux victimes de ce séisme dans le Royaume.
Elle a ainsi veillé à la belle étoile en compagnie de ses voisins de quartier de peur également des répliques. Au vu du bilan qui ne cesse d’évoluer, Catherine se dit très chanceuse « Pour notre part, nous sommes sains et saufs, Dieu merci, mais aujourd’hui, toutes mes pensées et mes prières vont aux victimes de ce séisme dans le Royaume.»
Un bilan déjà lourd
Marwa Hasbouni habite, elle, à Casablanca. Quand la terre a tremblé, elle se trouvait au restaurant avec des amis. « Nous étions au premier étage d’un restaurant en train de manger et d’un coup, j’ai senti des vibrations. J’ai alors demandé à une amie si elle ressentait la même chose. Elle m’a répondu que oui et juste après, les vitres du restaurant se sont mis à vibrer très fort. D’un coup, un ami a crié que c’est un tremblement de terre et tout le monde s’est mis à courir pour sortir du restaurant. Il y avait un monde fou dehors, je tremblais de partout », décrit Marwa. Elle décide alors de prendre sa voiture pour retrouver ses parents avec qui elle a passé la moitié de la nuit dans un terrain vague loin des immeubles.
Samedi matin, comme beaucoup d’autres habitants, elle découvre stupéfaite l’ampleur des dégâts causés par le séisme et surtout l’important bilan humain, qui était évaluait à plus de 1.000 morts, au moment où nous mettions en ligne cet article.