Ce que la recrudescence des coups d’Etat coûte à l’Afrique

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Mali, Guinée, Burkina, Tchad, Soudan, Niger et maintenant le Gabon, les coups d’Etat refont leur apparition en Afrique avec un effet domino. En trois ans, le continent en a connu au moins huit. Une recrudescence d’un phénomène qui a émaillé malheureusement l’histoire de l’Afrique et retardé son développement. Il faut dire que sur les 54 pays qui composent le continent, 36 ont connu un coup d’Etat depuis 1950.

Cette résurgence de la prise de pouvoir par les militaires est un indicateur clé de l’état même de la démocratie, qui reste très empruntée dans un continent qui en a pourtant plus que jamais besoin, tellement il y a à faire politiquement, économiquement et socialement. La pauvreté, le manque d’emploi des jeunes, la redistribution inéquitable des richesses, le terrorisme, le népotisme, la corruption… continuent d’entamer la bonne marche du continent.

Ces mêmes maux expliquent en partie les récents coups d’Etat si l’on en croit les raisons évoquées par les putschistes. Cependant, ils ne justifient pas tout.

En Guinée, c’est le tripatouillage de la Constitution pour briguer un troisième mandat alors que le pays connaissait une crise économique aiguë, qui a été à l’origine de la destitution d’Alpha Condé.

Au Gabon, c’est également suite à des élections marquées d’irrégularités que les militaires ont déposé Ali Bongo, mettant fin, à l’occasion, au règne de plus de cinq décennies d’une seule famille sur tout un pays.

Au Mali, au Burkina et dans une moindre mesure au Niger, c’est la lutte contre le terrorisme, jugée inefficace, qui serait en toile de fond de la destitution des chefs d’Etat. Le tout alimenté par un sentiment anti-français distillé, à tort ou à raison, au sein des populations pour en obtenir leurs faveurs.

De ces desseins (in)avoués naissent souvent des incertitudes aux lendemains qui ne chantent pas. En plus des transitions aux délais souvent pas respectés, qui accompagnent ces coups d’Etat, il y a les sanctions économiques infligées aux pays touchés par les instances africaines et internationales qui viennent plomber non seulement les marchés locaux mais également régionaux. Elles occasionnent ainsi des pertes économiques importantes à un moment où l’Afrique a plus besoin de cohésion dans ce domaine, avec la mise en œuvre de la ZLECAF (Zone de Libre-Echange Continentale Africaine) pour pouvoir peser de tout son poids sur l’échiquier mondial et surtout et avant tout se développer à l’aune des richesses dont elle regorge.

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