Le concert des Nations n’en est plus un !

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Si, à sa création, l’ONU se voulait un concert des Nations où chaque Etat avait sa partition à jouer pour une œuvre commune dans un monde en mal de coopération à même de « résoudre pacifiquement les conflits et améliorer la vie de chacun », aujourd’hui ce concert n’en est plus vraiment un.

Les chefs d’orchestre (du Conseil de Sécurité) sont restés les mêmes alors que la troupe s’est agrandie au fil des années, tenant à leurs baguettes de direction comme à leurs intérêts nationaux ou géopolitiques. Résultat : l’œuvre commune voulue et espérée par ce qui était la Société des Nations au départ, a souffert de fausses notes au fil du concert durant. Malgré les dissonances, les musiciens ont continué à faire chorus car ils avaient encore foi en la composition proposée pour la réussite du concert des Nations !

Hélas, les chefs d’orchestre, qui devaient donner le LA, pour une interprétation à l’unisson, ont préféré du bout de leurs baguettes (magiques, on aurait aimé) en faire une gamme mineure là où il a toujours fallu en faire une majeure. Autrement dit, les ténors ont voulu chanter plus haut que les altos, ne laissant aucune place aux basses, encore moins aux sopranos.

Fausse note sur fausse note, la mélodie souhaitée n’a pas été entendue. La composition de base a trahi les interprètes, la faute aux chefs d’orchestre qui refusent tout arrangement, là où l’entente était requise pour réaliser une belle performance.

Ainsi, pourrait-on résumer les Nations Unies telles qu’elles sont aujourd’hui. Le monde a créé un formidable outil qui n’avait d’autres aspirations que la paix, du moins, si l’on en croit à la profession de foi initiale.

Son organisation de départ n’est plus malheureusement adaptée aux réalités de notre temps. Et sa configuration a été trop utilisée pour servir tel ou tel autre dessein d’une puissance  ou de plusieurs puissances siégeant au Conseil de Sécurité. L’histoire ne cesse de nous le démontrer. Lésés, les Etats en marge du pouvoir de décision se sont fait entendre et continuent de le faire. Le moment est venu de les écouter, de réenchanter la promesse de base des Nations Unies.

La recrudescence des conflits armés n’a fait que renforcer l’idée que l’ONU est quasiment une coquille vide. Ne parlons même pas des conférences de Nations Unies sur le climat ou COP, qui se tiennent depuis les années 90 pour lutter contre les changements climatiques, le réchauffement climatique en tête. Au fil des années, les engagements pris n’ont pas été unanimes, la faute aux grandes puissances, aux premiers rangs pour polluer mais aux derniers pour parapher des accords pourtant impératifs pour la survie de l’espèce humaine sur Terre. Pour une fois que tous les Etats sont voués au même sort, même si certains en souffrent plus que d’autres pour le moment, n’est-il pas temps de se servir de ce bel outil que nous avons en commun qu’est l’ONU, pour éviter de courir à notre perte ?   Aux dirigeants du monde présents à l’ouverture de la 78e Assemblée Générale des Nations Unies, le 5 septembre 2023, le Secrétaire Général, António Guterres, a lancé ce message : « le monde nous regarde et la planète ne peut pas attendre ». Que chaque chef d’Etat en fasse son mantra !

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