Fondateur de l’association Bahri, l’écologiste marocain Saad Abid continue de glaner les reconnaissances à l’International où il a été distingué au moins six fois. Le dernier prix reçu par ce jeune Marocain qui veille sur la mer et les plages à travers des actions de terrain, a été le Social Impact Award au Global Entrepreneurship Festival, qui s’est déroulé du 22 au 24 novembre au Nigeria, avec plus de 20 millions de spectateurs virtuels et 5.000 participants sur place.
Vous venez de recevoir le Social Impact Award au Nigeria. Que représente ce prix pour vous et que récompense-t-il exactement ?
C’est mon deuxième prix à l’international cette année et le premier que je reçois en Afrique subsaharienne. J’en suis très fier d’autant qu’il m’a été accordé par un jury composé de personnalités influentes à travers le monde dont notamment le fondateur de la marque Reebok, un gouverneur des Etats-Unis, le Président du Nigeria, des ministres et des entrepreneurs. Pour moi, le fait d’avoir été le seul Marocain en lice dans ma catégorie (Social Impact Award) était déjà une consécration et avoir cette reconnaissance africaine montre que tout ce que nous faisons au Maroc a des répercussions à l’international comme l’illustrent les prix que j’ai eu aux Etats-Unis (Prix de l’association Ocean Conservancy ) et aux Pays-Bas (Ocean Love Innovation Awards). Le Social Impact Award récompense un travail bénévole pour le changement des mentalités et la protection de l’environnement.
Votre association Bahri œuvre dans la préservation de la mer à travers diverses actions de terrain. Comment est-elle née et quelles sont ses actions phares ?
L’Association Bahri a été fondée en octobre 2010. Elle s’est faite connaître notamment par ses opérations « Bahri Dima Clean », des actions de nettoyage de plages de grande ampleur. Nous faisions à l’époque des actions dans plusieurs villes en même temps. Dans ce cadre, nous avions organisé la plus grande opération de nettoyage de plage au Maroc, avec 5.400 personnes, en juin 2016, en présence de la ministre de l’Environnement (Hakima El Haite, NDLR), de l’ambassadeur des Etats-Unis (Dwight Bush, NDLR) et du représentant des Nations-Unis… Par la suite, nous avons décidé de réduire la taille des opérations pour pouvoir développer d’autres projets, notamment la méthode « Zéro Énergie » qui consiste à faire des bancs avec des pneus jetés et du plastique. Nous avons lancé également, en 2015, le premier projet de valorisation chiffonniers avec « Hamri le chiffonnier » pour permettre aux personnes qui font ce métier d’être reconnues de manière formelle. De même, nous avons lancé le « Bahri Ramadan Camp » qui rassemblait des gens issus du milieu de l’entreprise et des enfants de milieux défavorisés dans le cadre d’opérations de nettoyage de plage qui se concluaient par le partage du f’tour (repas de rupture du jeûne, NDLR). Cette action a donné naissance à « Clean & Play », une initiative qui permet à chaque personne qui donne une heure de son temps de bénéficier en échange, gratuitement, d’activités ludiques, éducatives et sportives. Nous avons édité aussi un manuel d’installation de bacs de tri pour tous ceux qui veulent en avoir chez eux. Et récemment, nous avons développé la communication sur « Chbyka » un outil qui permet de récolter des micro-plastiques et micro-déchets, que nous utilisons depuis 2015.

D’où vous vient cette fibre écologique, d’autant que beaucoup de gens vous connaissent en tant que créateur de contenus…?
Je crois qu’on me connaît d’abord en tant qu’acteur associatif car nous avons commencé nos actions avec l’association Bahri avant que je ne me lance dans la création de contenus, qui a été pour moi une passion comme une autre mais le bénévolat et l’association Bahri constituent pour moi un engagement profond que j’aurais toute ma vie. Pour les personnes qui me connaissent via les réseaux sociaux, il est clair qu’elles m’ont découvert à travers les différents challenges que j’ai réalisé en faveur du Maroc, que ce soit « Maymkench 2026 (un challenge dans lequel Saad Abid a associé plusieurs célébrités internationales au soutien de la candidature du Maroc à l’organisation de la Coupe du Monde de football 2026, NDLR) » ou la couverture de l’African Lion (Exercices militaires conjointes des armées américaines et marocaines, NDLR). J’ai aussi été champion du Maroc de surf et c’est justement cette discipline qui m’a ouvert les yeux parce que j’ai eu l’occasion de voir l’état de nos plages, ce qui m’a poussé à créer une association de protection de la mer et donc de la plage. Et c’est pour cela que Bahri s’est concentré sur la mer, le littoral et la pollution marine, l’environnement étant un vaste chantier.
Maintenant que vous avez une reconnaissance internationale et africaine, envisagez-vous d’étendre vos actions sur le continent ?
J’ai eu une reconnaissance nationale puis internationale et maintenant africaine, cela montre la continuité dans le travail important que nous menons avec l’association Bahri. Oui, j’envisage bien d’étendre cela au niveau continental mais en commençant par le faire au Maroc et pour cela, j’espère avoir le soutien des hautes instances du pays, ce qui va permettre à des jeunes comme nous, qui travaillons bénévolement, de pouvoir avoir plus de ressources et donc d’impact.
Bio express de Saad Abid
Ancien champion du Maroc de surf ayant participé aux Championnats du monde 1996 et 1998, Saad Abid est un aventurier de talent doublé d’une tête bien faite. Il est diplômé de la prestigieuse école de commerce John Molson School of Business de l’Université Concordia de Montréal au Canada.
Avec son association Bahri, il a gagné plusieurs prix prestigieux : le Prix du littoral durable Lalla Hasnaa en 2015 et 2018, le prix de la Fondation Yves Rocher en 2016, le prix Hassan II de l’Environnement.
En 2016, il a été sélectionné par l’ambassade américaine à Rabat pour représenter le Maroc au International Visitors Leadership Program. Cette même année, Saad a été invité par le Secrétaire d’Etat américain John Kerry à la conférence Our Ocean et assiste à une conférence donnée par le président Barack Obama avant de donner lui-même une conférence devant 100 personnes à la prestigieuse Georgetown University afin d’inspirer les jeunes de plus de 50 pays.
En 2020, le Département d’Etat américain a rendu hommage à 80 personnes dans le monde dans la cadre de l’International Visitors Leadership Program et Faces of Exchange et Saad a été distingué aux côtés de personnalités comme la Première Ministre de la nouvelle Zélande Jacinda Ardern, l’ancien prix nobel de la paix Anouar Al Sadat ou encore Margaret Thatcher.
En 2021 et 2022, Saad Abid a été le 1er créateur de contenus à participer au plus grand exercice militaire en Afrique organisé conjointement par les Forces Armées Royales et l’Armée Américaine. Il y a réalisé et produit des vidéos et photos qui ont généré 25 millions de vues.
En 2023, Saad s’est lancé en tant que conférencier afin de partager son expérience du bénévolat et du volontariat, intervenant auprès des entreprises et écoles pour inspirer les collaborateurs et étudiants.
Saad Abid dirige une société qui vise à développer des programmes de responsabilité sociétale et environnementale pour les entreprises ainsi que la production de contenus vidéos qui promeuvent le Maroc. Il compte plus de 370.000 followers sur sa facebook fanpage, 233.000 sur Instagram, 20.0000 sur linkedin et 159.000 abonnés sur Youtube, sans oublier son site web www.saadabid.com .