Mentez et foulez au pied ce que le pays a de sacré institutionnellement ; insultez tout un continent – l’Afrique en l’occurrence – ; répandez les pires mensonges qui soient pour dénigrer les immigrés ; traitez vos adversaires de manière méprisante ; soyez riche et vous serez un jour président des Etats-Unis. Voilà, de manière caricaturale, le message que renvoie l’Amérique avec l’élection de Donald Trump, le 5 novembre 2024.
Au diable les valeurs humaines telles que la vérité, le respect, l’amour du prochain… Allez voir ailleurs, au pays du « In God We Trust », dans la « nation sous protection divine », bribe du serment d’allégeance au drapeau américain que prononcent chaque matin des millions d’écoliers, tout cela n’est plus que mirage. On porte aux nues, pour la deuxième fois, un homme, qui a montré qu’il était prêt à recourir aux choses les plus ignobles pour arriver à ses fins.
Pas une mais deux fois, la majorité des électeurs américains a confié son destin à un homme qui n’a d’égard que pour lui-même et n’en a cure de l’héritage bâti au fil des siècles pour ériger « la plus grande démocratie du monde ».
Père du « America First – l’Amérique d’abord », qui a pour mérite de permettre notamment à son pays de rivaliser économiquement avec la Chine, par la contrainte, Donald Trump s’engage désormais à faire retrouver aux Etats-Unis sa grandeur (Make America Great Again). Ce dessein, que l’on ne pourra mesurer qu’au terme du mandat que lui ont confié une nouvelle fois la majorité des électeurs américains, ne se fera pas sans que les règles les plus élémentaires qui régissent les relations humaines ; qui nimbent les protocoles diplomatiques habituels, ne soient bafouées, avec les conséquences qui peuvent en découler dans un contexte international très tendu.
Si c’est à ce prix-là que l’Amérique veut retrouver sa grandeur, le monde ne fera que s’enliser dans la déshumanisation en cours avec des guerres aux conséquences atroces qui laissent, hélas, indifférents, du Soudan en passant par l’Ukraine, Gaza, le Liban…Sans oublier la lutte contre le changement climatique et ses répercussions cataclysmiques mais ça aussi, Donald Trump, à qui l’Amérique a confié sa destinée et avec elle la nôtre, n’en a cure.